Pour insister sur la durée : une après-midi On emploie « une matinée » ou « une soirée » pour indiquer qu’une action a duré. Par exemple, en disant « j’ai passé la matinée à ranger ta chambre » on insiste sur le temps qu’on y a passé, sans doute plusieurs heures. À l’inverse, « ce matin, j’ai rangé ta chambre » permet simplement de situer l’action. La tâche a eu lieu le matin, mais elle a pu durer quelques minutes. La distinction « matin/matinée » ou encore « soir/soirée » est également valable pour « après-midi » bien que le mot conserve la même forme. Si un ami vous pose un lapin, vous opterez pour le féminin : « Je t’ai attendu toute l’après-midi ! » Pour avoir du style : une après-midi On rencontre surtout le féminin dans le langage littéraire et poétique. Par exemple, chez Zola : « Par une après-midi grise et douce de novembre », écrit-il dans L’Argent en 1891. La Chanson d’après-midi de Baudelaire ne nous est ici d’aucune aide. Il faut plonger dans sa traduction des Histoires grotesques et sérieuses d’Edgar Poe pour lire « C’était une froide après-midi de novembre ». Mais tous les écrivains ne suivent pas cet exemple. C’est le cas de Camus qui emploie le nom au masculin dans L’Étranger : « L’après-midi était beau. » Pour suivre l’avis de l’Académie : un après-midi L’Académie française a finalement opté pour la forme masculine, et ce pour deux raisons. D’une part, le masculin est d’usage plus courant ; d’autre part, le nom « midi » étant masculin, il semble logique que ce genre soit conservé dans le composé « après-midi ». Par exemple, le titre du film de Sidney Lumet, avec Al Pacino, a été traduit en français de la manière suivante : Un après-midi de chien. Vous possédez désormais trois arguments pour vous aider à trancher entre le masculin et le féminin et surtout pour justifier votre choix. Découvrez nos solutions en orthographe et en expression. Lisez aussi sur notre blog : l’épineux emploi d’éponyme ; faut-il dire « par contre » ou « en revanche » ? faut-il mettre un « s » à « euro » ? Sandrine Campese Publié par Sandrine