1- Luc Ce sobriquet est destiné à Frédéric II, roi de Prusse. La raison en est limpide : « luc » à l’envers donne « cul ». Élégant ! Et comme Voltaire n’avait pas le « culot » de le lui dire en face, il s’en gaussait dans les lettres adressées à ses amis. 2- Mords-les C’est ainsi que Voltaire appelle André Morellet, homme d’Église et académicien ayant contribué à l’Encyclopédie. Son esprit « mordant » envers les adversaires des philosophes lui valut deux mois d’emprisonnement à la Bastille. 3- Belle et bonne Surnom attribué à Mlle de Varicourt que Voltaire considérait comme sa fille adoptive. Il l’a accueillie chez lui et introduite dans le monde littéraire. Ne voyez pas le mal partout : au XVIIIe siècle « bonne » ne signifiait pas « sexuellement attirante » mais « pleine de bonté ». 4- Ma Catau La femme que Voltaire nomme aussi familièrement n’est autre que Catherine de Russie ! Or, « catau » est une variante de « catin ». Embarrassant, non ? D’autant plus que l’Impératrice, qui avait 21 favoris, était connue pour collectionner les amants… 5- Les bœufs-tigres Rien à voir avec les « bœufs-carottes », les enquêteurs de la Police nationale connus pour « cuisiner » les suspects. Ce sont les juges que Voltaire appelle « bœufs-tigres » car ils sont « bêtes comme des bœufs et méchants comme des tigres ». 6- Frère Tonpla Yo, Diderot a.k.a. « Frère Tonpla » est dans la place ! Il faut y lire « Platon » à l’envers. Voltaire précurseur du verlan ? Plus sérieusement, il surnommait aussi le grand encyclopédiste « Pantophile », c’est-à-dire « l’ami de toutes choses ». 7- Mme Pompon-Newton C’est ainsi que Voltaire nomme celle qui fera battre son cœur pendant 15 ans : Émilie du Châtelet. Pompon, c’est un clin d’œil à la Pompadour, marquise comme Émilie. Quant à Newton, il était le principal objet d’étude de cette brillante mathématicienne. 8- Les Iroquois Habitants de Colmar, voilà comment Voltaire vous désignait ! Pour lui, votre ville n’était « ville ni française ni allemande, mais tout à fait iroquoise », c’est-à-dire « bizarre ». Tout ça parce qu’il se fit chahuter par quelques jésuites durant son séjour entre 1753 et 1754. 9- Florianet C’est le diminutif que Voltaire donna affectueusement au poète et fabuliste Jean-Pierre Claris de Florian. Son nom ne vous dit rien ? Et pourtant ! Il est l’auteur de nombreuses expressions populaires comme « Pour vivre heureux, vivons cachés » et « Rira bien qui rira le dernier » ! 10- Le malingre Ce dernier surnom, qui qualifie quelqu’un de santé fragile, a été attribué par Voltaire à… lui-même ! Dès sa jeunesse, il a toujours cru qu’il était gravement malade et que la fin était proche. Il signait même ses lettres avec ce surnom, sans doute dans le but d’apitoyer ses correspondants. Résultat : il les a tous enterrés en mourant à l’âge de 83 ans ! Sandrine Campese Illustration : Portrait d’Émilie du Châtelet par Maurice-Quentin de La Tour Découvrez aussi sur notre blog : Les noms féminins des véhicules. Les vraies fausses origines de certains mots. Quelques noms féminins étranges. Publié par Sandrine