1 – Dites « bonjour » Chez certaines personnes, la vue d’une faute provoque une réaction si vive qu’elles en oublient les formules de politesse les plus élémentaires. Alors avant de corriger qui que ce soit, pensez à le saluer, comme c’est d’usage entre gens de bonnes manières. 2 – Soyez discret Au travail, il ne vous viendrait pas à l’idée de reprendre de volée un collègue (ou pire un supérieur hiérarchique) qui s’exprime en pleine réunion, n’est-ce pas ? Ce qui est valable dans la « vraie vie » l’est aussi sur Internet. La manière la plus délicate de signaler à quelqu’un qu’il a fait une faute, c’est encore de le lui dire en privé via un message et non un commentaire qui sera lu par tout le monde. 3 – Agissez vite Le conseil précédent n’a d’intérêt que si vous êtes le premier à relever l’erreur. Dans ce cas, votre intervention permettra à votre interlocuteur de se corriger rapidement et d’éviter ainsi un déferlement de commentaires souvent peu amènes. Conseil à celui qui publie : ne pas se « déconnecter » trop vite. Restez en ligne quelques minutes de plus pour lire les premières réactions. Le 15 juin dernier, sur Twitter, Bernard Pivot a commis une faute d’inattention en écrivant « son » au lieu de « sont ». Il ne s’en est rendu compte que 40 minutes plus tard ; l’erreur ayant eu le temps d’être allègrement commentée et retweetée, non sans indulgence et sympathie. Mais tout le monde n’est pas Bernard Pivot… 4 – Parlez du fond N’y a-t-il rien de plus vexant, voire blessant, que de publier un contenu qui tient à cœur, qui a peut-être nécessité du temps, de l’investissement, et d’obtenir des commentaires portant uniquement sur la faute qu’on a laissée traîner ? Alors, avant de pointer du doigt l’accord imparfait, on n’hésite pas à souligner l’intérêt du propos, si toutefois on a pris la peine de le lire malgré tout ! 5 – Prenez des pincettes Dans la vie réelle, lorsqu’on corrige quelqu’un, on connaît plus ou moins son identité. On sera moins « sévère » avec un gardien d’immeuble ou un restaurateur qu’avec un professeur ou un journaliste, censés être des « modèles » de maîtrise de notre langue. Sur Internet, la personne qui a malmené l’orthographe, et que vous malmenez à votre tour, n’a peut-être pas fait d’études, le français n’est peut-être pas sa langue maternelle, bref, elle bénéficie peut-être de circonstances atténuantes qui appellent votre clémence ! 6 – Maniez l’humour Et non l’ironie, nuance ! On évitera donc de ponctuer la faute qu’on aura relevée d’un « vraiment ? » ou de tout procédé qui reviendrait à conforter faussement l’autre dans son erreur. On préfèrera l’humour, voie royale permettant de dédramatiser. Pourquoi ne pas prendre le prétexte de cette faute pour faire un trait d’esprit qui créera de la convivialité dans les échanges et vous fera remarquer de manière positive ? 7- Soyez précis Sur Internet, comme ailleurs, les adultes apprécient peu d’être « infantilisés ». Si vous tenez à relever leur(s) faute(s), inutile de tourner autour du pot. Dites clairement où le bât blesse au lieu de jouer aux devinettes en « invitant » l’autre à trouver lui-même ses erreurs, comme on le fait avec les enfants qui apprennent l’orthographe à l’école. « Vous n’êtes pas mon professeur et je ne suis pas votre élève », pourrait-il répondre, à l’instar de François Mitterrand en 1981. 8- Vérifiez vos sources Le comble pour un « correcteur » de fautes ? Se tromper lui-même ! En orthographe aussi, on peut être victime de ses certitudes. Si vous avez le moindre doute sur une règle de français, faites quelques recherches pour vérifier que ce que vous dites est juste, surtout si vous le dites de manière péremptoire. Dans le cas contraire, il ne vous restera plus qu’à reconnaître votre propre méprise en écrivant : au temps pour moi ! Sandrine Campese Publié par Sandrine