Sommaire 1- Les nombres composés Avant, on ne mettait de trait d’union qu’entre les dizaines et les unités, sauf quand elles étaient liées par « et ». On peut désormais placer un trait d’union entre chacun des termes d’un nombre composé. Exemples : cinquante-et-un, deux-cents, huit-cent-vingt-trois, quatre-mille-neuf-cent-douze, trente-et-unième, six-millièmes… On distingue ainsi soixante et un tiers (60 + 1/3) de soixante-et-un tiers (61/3). 2- Les mots composés Pluriel : Dans les noms composés « préposition + nom » ou « verbe + nom », le second élément prend systématiquement un « s » lorsque le mot est au pluriel. Exemples : un après-midi, des après-midis ; un porte-parole, des porte-paroles. Soudure : Certains mots composés (en particulier ceux contenant un préfixe, les onomatopées et les mots d’origine étrangère) peuvent s’écrire en un seul mot et sans trait d’union. Exemples : contrepied, entretemps, extraterrestre, tictac, weekend, portemonnaie (eh oui, comme portefeuille !) 3- Les mots empruntés Ils s’accentuent et forment leur pluriel de la même manière que les mots français. Avant on écrivait un revolver, un senior, des sandwiches, des scenarii. Aujourd’hui, il est possible d’écrire un révolver, un sénior, des sandwichs, des scénarios. Pas de panique, on ne vous demandera pas de dire un « raviolo » au lieu d’un ravioli ! 4- L’accent grave Afin que la graphie soit conforme à la prononciation, certains noms troquent leur accent aigu contre un accent grave. Sont également concernés les verbes qui, au futur et au conditionnel, se conjuguent sur le modèle de « céder », et les inversions du type « puissè-je ». Exemples : évènement (sur le modèle d’avènement), règlementaire (comme règlement), nous cèderons, ils règleraient… 5- L’accent circonflexe Non, la « réforme » ne signe pas l’arrêt de mort de l’accent circonflexe ! Il est maintenu sur les voyelles « a », « e » et « o » et n’est plus obligatoire sur « i » et « u » sauf lorsque cela crée de la confusion. On pourra donc s’en passer dans boite, buche, cout, maitresse, nous entrainons, il parait… Mais il reste indispensable pour distinguer dû, jeûne, mûr, sûr des homonymes du, jeune, mur, sur, et pour différencier certaines formes verbales : il fut (passé simple), qu’il fût (subjonctif imparfait) ; tu crois (verbe croire), tu croîs (verbe croitre). 6- Le tréma Dans les mots comportant les syllabes -guë- et -guï-, le tréma est déplacé sur la voyelle « u » pour indiquer qu’elle se prononce. Là où l’on écrivait aiguë, ambiguë et ambiguïté, la nouvelle orthographe autorise aigüe, ambigüe et ambigüité. En outre, le tréma est ajouté dans les mots suivants : argüer, gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre… Plus de raison, donc, de dire [gajeure] au lieu de [gajure] ! 7- Les verbes en -eler ou -eter Ils se conjuguent sur le modèle de « peler » ou « acheter », c’est-à-dire avec un seul « l » et un seul « t ». Les noms dérivés en -ment suivent la même règle. Ne suivent pas la règle : appeler, jeter et leurs composés qui prennent deux « l » et deux « t ». Exemples : je feuillète, elles renouvèlent, nivèlement, morcèlement… mais elle appelle, nous interpellerons, il jettera, vous projetterez… À noter que le verbe interpeler perd un « l » à l’infinitif, pour se conformer à la prononciation et au modèle « appeler ». 8- Les noms en -olle et les verbes en -otter Ils peuvent désormais s’écrire avec un seul « l » ou un seul « t ». Ainsi, on pourra orthographier corolle, frisottis et mangeotter de la façon suivante : corole (comme bestiole), frisotis et mangeoter (comme neigeoter). Exceptions : colle, folle, molle, botte, crotte et hotte… 9- Les noms en -illier et -illière Dans les noms suivants, le « i » suivant les deux « l » ne s’entend pas : joaillier, marguillier, quincaillier, serpillière. La réforme propose de supprimer ce « i » muet et d’utiliser les terminaisons -iller et -illère, ce qui donne joailler, marguiller, quincailler, serpillère. 10- Laissé + infinitif C’est la seule règle grammaticale concernée par la réforme ! Le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif peut rester invariable. On écrira, au choix : elle s’est laissée mourir ou elle s’est laissé mourir. En revanche, pour « faire », pas d’hésitation possible : fait + infinitif était déjà invariable avant la réforme et le restera ! Exemple : Elle s’est fait prendre la main dans le sac. Découvrez nos solutions en orthographe et en expression. Bonus : rectifications de quelques anomalies orthographiques asseoir –> assoir, car le « e » ne se prononce pas boursoufler –> boursouffler (cf. souffler) bonhomie –> bonhommie (cf. homme) combatif –> combattif (cf. combattre) chariot –> charriot (cf. la racine latine carrus) dessiller –> déciller (cf. cil) dissous –> dissout (cf. le féminin dissoute) imbécillité –> imbécilité (cf. imbécile) oignon –> ognon car le « i » ne se prononce pas persifler –> persiffler (cf. siffler) relais –> relai (cf. balai et délai) nénuphar –> nénufar (cf. l’origine persane nilufar) Lisez aussi sur notre blog : 20 règles de grammaire à connaître absolument ; Fautes d’orthographe : comment ne plus en faire ? Sandrine Campese Publié par Sandrine