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Réforme de l’orthographe & Projet Voltaire : la FAQ

Cette semaine, la mise en application dans les manuels scolaires de la réforme orthographique de 1990 a fait couler beaucoup d’encre dans les médias et sur les réseaux sociaux. Certains d’entre vous ont souhaité connaître la position du Projet Voltaire sur ce sujet hautement sensible. Voici les réponses aux questions que nos utilisateurs et nos fans nous ont soumises ces derniers jours.
Par Sandrine
Un professeur aide l'une de ses élèves sur un exercice.

1- Le Projet Voltaire va-t-il adopter la nouvelle orthographe ?

Les exercices du Projet Voltaire et les sujets d’examen du Certificat Voltaire sont rédigés dans l’orthographe traditionnelle.

Pourquoi ? Parce que la réforme de 1990 nous oblige à faire un choix et que nous ne souhaitons pas devancer l’usage. Lorsque, notamment, l’ensemble des francophones écriront dans la nouvelle orthographe et que le monde de l’enseignement l’aura majoritairement adoptée, le Projet Voltaire suivra la tendance.

2- Je m’entraîne au Projet Voltaire. Comment vais-je pouvoir identifier des fautes si deux orthographes sont possibles ?

Dans tous les modules que nous proposons (Supérieur, Collège, Pro, Orthotypographie, Fondamentaux, Fondamentaux Campus), aucune règle n’est en contradiction avec la réforme de 1990.

Dans le module Excellence, qui contient 220 règles, il y a 7 règles qui sont plus restrictives que ce que permet la réforme de 1990. Actuellement, ce module est en reconstruction complète. Une nouvelle version va voir le jour d’ici l’été 2016 dans laquelle ces 7 règles auront été éliminées.

3- Je vais bientôt passer le Certificat Voltaire. La réforme de l’orthographe est-elle prise en compte dans l’examen ?

Les sujets d’examen du Certificat Voltaire ne mesurent jamais les points de tolérance de la réforme de 1990. Par exemple, il n’y a jamais de question sur « apparaître ou apparaitre ». Suivre la réforme à la lettre ou rester fidèle à l’ancienne orthographe n’a aucune incidence sur le score obtenu. 

4- Que pense le Projet Voltaire du contenu de la réforme ?

 Sur le fond, certaines rectifications semblent aller dans le bon sens, puisqu’elles corrigent des anomalies et renouent avec l’étymologie. En effet, pourquoi « chariot » prend-il un seul « r » alors que tous les mots de la même famille (charrue, charrette, carriole, carrosse…) en prennent deux ? D’autant que ces deux « r » sont les vestiges du latin carrus.

De même, s’agissant du trait d’union, nous écrivons déjà « portefeuille » en un seul mot. Pourquoi ne pas faire de même avec « porte-monnaie » ? En revanche, n’est-il pas excessif de mettre des traits d’union partout au sein des nombres, alors qu’auparavant ils n’étaient obligatoires qu’entre les dizaines et les unités, pour remplacer la conjonction de coordination « et » ?

5- Que pense le Projet Voltaire de l’objectif de la réforme ?

Si la réforme a pour objectif de relever le niveau d’orthographe des francophones, on peut légitimement s’interroger sur son efficacité. En effet, celle-ci concerne presque exclusivement l’orthographe lexicale, sur laquelle les correcteurs orthographiques peuvent intervenir. Mis à part la règle selon laquelle le participe passé « laissé » peut rester invariable lorsqu’il précède un verbe à l’infinitif (exemple : elle s’est laissé tomber), rien ne porte sur l’orthographe grammaticale, qui concentre les principales difficultés du français et que le Projet Voltaire privilégie dans ses différents modules.

Vous voulez en savoir plus ? Consultez les avis partagés de nos experts. Découvrez également notre dossier sur les fautes d’orthographe.

Sandrine Campese / l’équipe du Projet Voltaire

Publié par Sandrine
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    Jojo
    26 avril 2016 à 10 h 53 min
    Bonjour, C'est quand-même un comble que, en 2016, on en vienne à parler de cette vieille réforme qui, pour le 1/3 de notre population qui n'avait pas fini l'école primaire en 1990, a toujours existé. Je suis désolé en apprenant qu'il y en a pour qui on devrait écrire "un relais", "un événement" en 2016, comme j'étais choqué il y a 10 ans quand mes professeurs de l'enseignement supérieur ignoraient cette réforme et reprenaient des élèves sur des fautes qui n'existaient pas. Cela fait longtemps déjà que les dictionnaires ont adopté la plupart des remarques, que bien peu de personnes ne mettent encore un accent circonflexe sur certains mots (une ile, un chateau, ...) sauf lorsque leur traitement de texte ne le corrige... Bien sûr, il faut avoir à l'esprit que cette réforme n'interdit rien, mais retire à l'orthographe son côté élitiste et repoussant (combien détestent les dictées à cause des accents inutiles ?). Il s'agit d'une vieille réforme qui s'aligne sur les usages déjà majoritaires de la langue française, et non pas sur l'usage fait dans la presse ou les milieux élitistes. On ne peut donc parler ni de "nouvelle orthographe" ni arguer que cette réforme devance l'usage. Rappelons toutefois dans le cas de "nénufar" ou "ognon", la réforme n'a fait que rappeler des graphies existantes et qui avaient été retirées des dictionnaires (on trouve "nénufar" dans Marcel Proust) au début du XXe siècle.
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    MERCKY
    30 avril 2016 à 22 h 37 min
    Vieille réforme : certes, mais elle était peut-être infondée. Côté élitiste de l'orthographe "classique" : oui. Et alors ? Va-t-on condamner le sport de haut niveau, les sciences compliquées, les mathématiques complexes, l'astronomie inimaginable aux esprits moyens tels que le mien, sous prétexte que leur performance ou compréhension, même vulgarisée, sont réservées à une moyenne supérieure des aptitudes physiques ou intellectuelles ? C'est un peu facile de ravaler vers le bas, notamment pour ceux qui ne savent pas justifier ce qui est compliqué ou le fruit d'un cheminement pas entièrement logique. Que l'on ne bloque pas l'avenir de quelqu'un pour le futur métier duquel les finesses de l'orthographe ne sont pas bien importantes, oui assurément. Que l'on modifie l'orthographe pour s'aligner sur la pratique de la masse, non. D'autant plus qu'une grande partie d'entre-elle connaitrait mieux l'orthographe et la grammaire si elles étaient mieux enseignées et si on ne voyait pas de manière récurrente afficher dans les sous-titres d'ARTE les phrases négatives spoliées du "ne" (c'est à croire que les dirigeants d'ARTE ne connaissent pas la grammaire de la langue française encore actuelle, ou ne regardent jamais les émissions de leurs équipes...).
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    MERCKY
    23 février 2016 à 02 h 17 min
    Il ne fallait pas modifier administrativement la langue française : il ne fallait simplement pas éliminer de certains métiers des candidats où d'autres préoccupations étaient beaucoup plus importantes. En d'autres termes, un accent erroné dans les copies d'un littéraire doit coûter relativement cher, et ne doit pas coûter grand-chose dans une copie de candidat à un métier de technicien. On va s'enfoncer dans des conflits générationnels (mais il est vrai qu'il faut couper les enfants des parents, surtout si ces derniers peuvent leur apprendre quelque chose) et dans des malentendus entre peuples francophones. Et les étrangers qui ont appris le français et qui sont heureux de savoir l'écrire ? Seront-ils considérés comme mauvais parce qu'ils n'auront pas mis leur orthographe à jour ? On fait tout pour que la part de francophonie dans le monde s'étiole. Faire évoluer la langue, ce n'est guère la modifier par le changement des règles, mais l'enrichir de mots nouveaux qui soient francisés dès que l'on en a besoin. Cela dit, appliquer aux mots d'origine étrangère les règles d'accord françaises ou laisser de la latitude dans la présence ou non de traits d'union, cela me paraît une bonne chose.
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    Sandrine
    25 février 2016 à 21 h 17 min
    Bonsoir, un grand merci pour votre témoignage très intéressant. En effet, il n'est pas forcément utile de maîtriser un français parfait lorsqu'on effectue un travail qui ne nécessite pas de produire des comptes rendus ni d'envoyer des courriels. Or ces compétences sont de plus en plus demandées dans les entreprises, que l'on se trouve en bas ou en haut de l'échelle. De ce point de vue, le fait de faire des fautes d'orthographe peut avoir un "coût". Je vous invite à regarder ce reportage, où il est notamment question du Projet Voltaire : https://www.youtube.com/watch?v=4zHH0sugLyw. Bonne soirée et à bientôt !
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    Mikaël B.
    16 février 2016 à 01 h 49 min
    Vous indiquez que le module "excellence" va être reconstruit de manière à éliminer sept règles de l'orthographe traditionnelle d'ici l'été 2016. Pourquoi ne pas prendre exemple sur l'excellent correcteur Antidote et laisser à l'utilisateur le choix des règles qu'il apprend ? Si j'ai bien compris, la réforme n'invalide pas l'orthographe traditionnelle.
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    Sandrine
    17 février 2016 à 13 h 04 min
    Bonjour Mikaël, ce n’est pas notre approche. L’immense majorité des utilisateurs du Projet Voltaire attendent que nous les orientions, et non que nous leur posions des questions sur leur position vis-à-vis de telle ou telle réforme. Bonne journée !
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    Chambaron
    14 février 2016 à 16 h 38 min
    Quelles que soient les positions des uns et des autres, la réponse du Projet Voltaire est claire et devrait satisfaire tant les candidats à la certification que leurs entraineurs. Je profite de l'occasion pour souligner la délicatesse de mise en œuvre pour tous les professionnels, et ils sont nombreux, qui s'appuient depuis des décennies sur un référentiel peu modifié : enseignants en priorité (enfants mais aussi adultes et FLE), journalistes, publicitaires, juristes, administrations, etc. Ces catégories ont de l'écrit une pratique régulière et normalement cohérente, tant sur un seul "ouvrage" que dans la durée. Vont-ils refuser en bloc, adopter en bloc, adopter partiellement sans flexibilité ultérieure, attendront-ils des consignes hiérarchiques ou corporatistes ? Pour les correcteurs professionnels, dont je fais partie, le sujet existe depuis vingt-six ans et la profession semble plutôt conservatrice. Chaque éditeur fixera sans doute sa propre ligne pour son personnel. Pour les indépendants (surtout les débutants), la question se pose de manière plus délicate. Je dois reconnaitre qu'à l'exception de quelques mots, je n'ai pas encore revu ma position ; mais si mes clients ne s'y opposent pas, je vais sans doute adopter en quasi-totalité les formes rectifiées, souvent pertinentes...
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    Sandrine
    14 février 2016 à 19 h 13 min
    Merci Chambaron pour ce point de vue raisonné et argumenté. Dans les prochains jours sera publié un billet qui regroupe les avis personnels et très partagés des experts du Projet Voltaire. À suivre, donc ! Bonne soirée, Amicalement.
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    Manon
    9 février 2016 à 18 h 12 min
    Je m'attendais à davantage de Voltaire. Continuer à faire circuler (tout comme un simple média) de la désinformation, c'est loin d'être à votre niveau. Dommage. Vous mentionnez : « Parce que la réforme de 1990 nous oblige à faire un choix et que nous ne souhaitons pas devancer l’usage.» - Premièrement, la réforme n'oblige RIEN. Elle AUTORISE et elle autorise même son application peu à peu, chacun à son rythme. Elle date tout de même de 26 ans ! Où avez-vous vu une obligation ? Il n'y en a aucune. - Deuxièmement, l'usage est déjà présent. L'usage a même été un élément considéré pour l'élaboration de certaines de ses rectifications ou recommandations*. Que vous souhaitiez attendre une majorité, ça se respecte; mais que vous déformiez ce qu'est et d'où vient la réforme ce n'est pas ce que l'on attend d'une référence telle que Voltaire. Concernant les numéraux composés reliés par des traits d'union (ex. : "vingt-et-un-mille-six-cent-deux", "quatre-centième", "un-million-cent"). On distingue ainsi "quarante-et-un tiers" (41/3) de "quarante et un tiers" (40 + 1/3), et aussi "mille-cent-vingt septièmes" (1120/7) de "mille-cent vingt-septièmes" (1100/27), de "mille cent-vingt-septièmes" (1000/127), ou encore de "mille-cent-vingt-septième" (1127e). ** Peut-être que vous cours de math sont trop loin du français pour y voir une logique évidente ? Vous mentionnez : «Que pense le Projet Voltaire de l’objectif de la réforme ?» Mais vous ne mentionnez pas ce qu'est réellement l'objectif de la réforme. Là aussi, vous embarquez dans la zone polémique au lieu d'être dans celle de l'information constructive. * Présentation du Rapport, devant le Conseil supérieur de la langue française, le 19 juin 1990 par M. Maurice Druon, Secrétaire perpétuel de l’Académie française, président du groupe de travail http://fr.scribd.com/doc/297920633/Les-rectifications-de-l-orthographe **http://www.renouvo.org/regles.php
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    Sandrine
    11 février 2016 à 11 h 05 min
    Bonjour Manon, qu'entendez-vous exactement par "désinformation" ? - Premièrement, allez-vous écrire chaque mot concerné par la réforme dans l'orthographe traditionnelle ET dans la nouvelle orthographe ? Par exemple, "Je m'occupe de l'organisation de cet événement / évènement" ? Non, bien sûr. Vous allez donc faire un choix. - Deuxièmement, nous sommes bien placés pour observer que l'emploi de la nouvelle orthographe est encore très timide, dans les échanges quotidiens comme dans les communications professionnelles, dans les médias et la publicité, dans les dictionnaires et les ouvrages spécialisés, et, bien entendu, dans l'enseignement, même si l'Éducation nationale devra "montrer l'exemple" dès la rentrée prochaine. Nous ne sommes pas opposés de fait à cette réforme, nous disons que, pour l'instant, nous privilégions l'ancienne orthographe (sans condamner la nouvelle), en attendant de voir comment les modifications seront accueillies et appliquées par les francophones. On a connu position plus radicale, vous ne trouvez pas ? - Troisièmement, je ne sais pas s'il est particulièrement "logique" d'encadrer la conjonction de coordination "et", qui sert déjà à lier des mots, par des traits d'union et d'écrire "vingt-et-un". Mais c'est une question de point de vue. - Enfin, la réforme a notamment pour objectif de "permettre un apprentissage plus aisé et plus sûr" de notre langue (c'est écrit dans le bulletin du Journal Officiel). Nous avons, me semble-t-il, le droit d'en douter, arguments à l'appui. Quant à l'objectif visant à "apporter des rectifications utiles et des ajustements afin de résoudre,autant qu’il se peut, les problèmes graphiques, d’éliminer les incertitudes ou contradictions, et de permettre aussi une formation correcte aux mots nouveaux que réclament les sciences et les techniques.", nous y sommes plutôt favorables, comme indiqué dans le point 4. En espérant vous avoir éclairée, je vous souhaite une bonne journée.

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