Voici de quoi vous éclairer. L’expression « montrer patte blanche », par exemple, qui signifie « inspirer confiance », est extraite de la fable Le Loup, la chèvre et le chevreau. La patte blanche fait référence à celle de la chèvre qui, s’absentant de la maison en laissant son petit tout seul, lui recommande de ne pas ouvrir à quelqu’un qui ne prononcerait pas une phrase spécifique. Mais lorsque le chevreau entend frapper, il demande, en plus de la phrase, de « montrer patte blanche ». Grâce à cette astuce, il reconnaît la patte du loup et évite ainsi de se faire dévorer. Et auriez-vous imaginé que « avoir la gueule enfarinée » pouvait provenir d’une fable ? C’est pourtant le cas, et cela concerne en l’occurrence celle intitulée Le Chat et un vieux rat. Si aujourd’hui l’expression est utilisée pour parler de quelqu’un qui n’est pas bien réveillé, elle signifiait à l’origine « prendre un air naïf pour arriver à ses fins ». En effet, dans cette fable, le chat utilise un stratagème pour attraper les souris : il se cache dans la huche à pain en se recouvrant la gueule de farine afin de duper les rongeurs. Heureusement, le vieux rat ne s’y fait pas prendre. Par ailleurs, vous êtes certainement familier avec le conseil suivant : « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Eh bien, c’est encore à Jean de La Fontaine qu’on le doit. Cette expression figure en effet dans le dernier vers de la fable Le Chartier embourbé. Et il vous est sûrement arrivé de conclure que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Voilà une autre expression que l’on utilise comme une réminiscence de nos leçons d’école et que l’on doit à la fable Le Loup et l’agneau. Il en existe encore beaucoup d’autres… Grand auteur satirique et critique de son époque, Jean de La Fontaine nous a laissé pas moins de 243 fables décrivant le genre humain et ses travers. Peut-être parce qu’elles nous sont encore enseignées aujourd’hui, elles continuent de nourrir notre langage et nos références littéraires. Lisez aussi sur le blog : par contre, en revanche ? sardine, hareng, maquereau… ces mots à deux orthographes. Publié par Aline Laffont