Les mots en « â » bât En vieux français, bât s’écrivait bast car il est issu du latin bastum. On le retrouve dans l’expression « C’est là que le bât blesse », pour signaler la cause d’un problème ou d’un mal. câlin L’accent circonflexe sur le « a » de câlin a été ajouté au XIXe siècle pour respecter le « a long » de la prononciation normande. Il est d’usage sur tous les dérivés : câliner, câline, câlinerie… mât Support vertical des voiles d’un navire, le mât serait issu du latin mastus par l’intermédiaire du francisque mast. Sans accent circonflexe, mat se rencontre dans l’expression « échec et mat », qui signifie « le roi est mort ». tâche En vieux français, tâche s’écrivait tasche. Il tire son origine du latin taxa, « prestation rurale », qui a également donné « taxe ». Sans accent, la tache, du latin tacca, est une salissure. Les mots en « ô » hôte Il s’est d’abord écrit oste puis hoste, après l’ajout du « h » étymologique du latin hospes qui a donné « hospitalité ». L’hôte, qui désigne à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu, est un énantiosème. côte Le nom côte vient du latin costa (flanc, côté). Il se distingue de la cote, indiquant une notation. Attention, le coteau, pourtant dérivé de côte, s’écrit sans accent circonflexe. diplôme Dans la Grèce antique, le diploma désignait une tablette pliée en deux. L’accent circonflexe de diplôme est hérité de sa racine grecque. chômage Tiré du verbe chômer, chômage vient du latin caumare, « se reposer pendant la forte chaleur ». C’est au XIIIe siècle que le terme gagne le sens de « ne pas travailler », accent circonflexe en prime ! Les mots en « ê » arête / arrête Dans ces deux mots, l’accent circonflexe est la trace du « s » de l’ancien français areste (pour « arête ») et du latin arrestare (pour « arrête », du verbe arrêter). pêche Anciennement, pêche s’écrivait pesche, du latin piscis signifiant « poisson ». Sans accent circonflexe, pécher consiste à commettre une faute, un péché. On distingue donc le pêcheur du pécheur ! gêne Le nom est issu de l’ancien français géhenne, « torture », terme dont se sert la Bible pour désigner l’enfer. On le distingue du gène, forgé sur le grec genos (naissance). prêt L’adjectif prêt (à), qui vient du latin praestus, s’est d’abord écrit prest. À ne pas confondre avec près (de), du latin presse. Les mots en « û » sûr Cet adjectif vient du latin securus qui signifie littéralement « sans souci ». Dès le XVIe siècle, on a coiffé le « u » d’un chapeau pour le distinguer de la préposition sur, issue du latin super (au-dessus). mûr Comme pour « sûr », il n’est pas question de supprimer l’accent circonflexe de l’adjectif mûr, du latin maturus : on le confondrait avec le nom mur, du latin murus. jeûne Le jeûne, privation de nourriture, conserve son accent circonflexe sur le « u » pour se distinguer du jeune, qui est peu avancé en âge. Le mot en « î » je croîs L’accent circonflexe sur le « i » est indispensable sur certaines formes conjuguées du verbe croître (ou croitre) : « je croîs », « tu croîs », « il croît ». Cela permet de le distinguer du verbe croire qui donne « je crois », « tu crois », « il croit » ! Sandrine Campese Lisez aussi sur le blog : l’expression « voir midi à sa porte » ; le mot juste : audience, auditoire, audimat ; les jurons du capitaine Haddock. Publié par Sandrine