Peu avant la guerre d’Indépendance, un certain Charles Lynch, alors juge de paix de l’État de Virginie, décide de réformer la justice appliquée dans sa région. Pour faire face aux vagues de contestations menées contre le régime colonial, son idée consiste à mettre en place des procès expéditifs. Réunissant la cour, recrutant des jurés, Charles Lynch assure lui-même la présidence de l’exécution. Cette pratique, appelée loi de Lynch, se développe ensuite dans d’autres États de l’Ouest américain, où sévissent notamment des « comités de vigilance » qui poursuivent les populations noires. Ces comités évolueront d’ailleurs ensuite pour donner naissance au mouvement raciste du Ku Klux Klan. Avant de mourir en 1796, Charles Lynch est élu sénateur. Ses actions et ses erreurs judiciaires sont alors couvertes par la Cour suprême. Ce n’est qu’en 1837 que le terme de « lynchage » fait son apparition, bien que ces pratiques durent alors depuis près d’un siècle. Elles se poursuivront bien après la mort de son instigateur puisqu’en 1911, par exemple, elles restent perçues en Caroline du Nord comme bénéfiques pour la justice. On aurait préféré que cet homme, grand par son influence, ne laisse pas de nom commun dans les langues respectives de nombreux pays du monde. Lisez aussi sur le blog : l’expression « voir midi à sa porte » ; quelques considérations sur l’accent circonflexe ; les jurons du capitaine Haddock. Publié par Aline Laffont