Les saints « matériels » Ils reprennent généralement le nom du saint patron d’une profession. Par exemple, saint Crépin étant le patron des cordonniers, on a appelé saint-crépin les outils du cordonnier. Par extension, le saint-crépin désigne l’ensemble des affaires que quelqu’un possède, que l’on nomme aussi saint-frusquin. De même, sainte Barbe, patronne des artilleurs, a donné son nom à la sainte-barbe, emplacement, qui, dans un vaisseau, contient la poudre à canon. Les saints « canins » Vous aurez, bien entendu, reconnu le saint-bernard, dont le nom provient du col du Grand-Saint-Bernard, dans les Alpes, où les religieux de l’hospice utilisaient ces chiens pour retrouver les voyageurs égarés dans la neige. Citons également le saint-hubert, dont l’origine est controversée. L’appellation serait tirée de l’abbaye de Saint-Hubert, dans les Ardennes, où cette race de chien de chasse fut introduite, ou bien de saint Hubert, patron des chasseurs. Les saints « en bouteille » Avis aux amateurs de bons vins ! Êtes-vous plutôt saint-émilion, saint-julien ou saint-estèphe ? Les noms de ces trois bordeaux sont issus des régions où leurs vignes sont cultivées. En effet, Saint-Émilion, Saint-Julien-Beychevelle et Saint-Estèphe sont trois communes de Gironde. Et si vous ne supportez pas l’alcool, vous pouvez toujours vous rabattre sur une bouteille de Saint-Galmier, nom d’un bourg de la Loire où se trouvent les sources d’une eau minérale gazeuse, mieux connue sous la marque Badoit. Les saints « comestibles » C’est dans votre sac de courses que les saints sont les plus nombreux ! Le poisson saint-pierre s’appelle ainsi parce que ses deux taches rondes correspondraient aux empreintes des doigts de saint Pierre. Côté fromages, le saint-marcellin, le saint-nectaire et le sainte-maure viennent respectivement de Saint-Marcellin dans l’Isère, de Saint-Nectaire dans le Puy-de-Dôme, et le dernier, un fromage de chèvre allongé, de Sainte-Maure-de-Touraine. Terminons ce menu alléchant par une part de saint-honoré, gâteau garni de crème chantilly et de petits choux glacés. Ici aussi, l’étymologie est incertaine. Est-il issu de saint Honoré, le patron des boulangers, ou de la rue Saint-Honoré, où était établi le pâtissier Chiboust qui, en 1863, confectionna ce gâteau ? L’orthographe des saints Lorsqu’il qualifie un personnage, l’adjectif saint s’écrit avec une minuscule et n’est pas suivi d’un trait d’union (saint Hubert). En revanche, quand il s’agit d’un toponyme, la majuscule et le trait d’union s’imposent (Saint-Marcellin). Enfin, ces noms propres devenus noms communs par antonomase perdent la majuscule, conservent le trait d’union et, au pluriel, peuvent s’accorder (des saint-bernards) ou rester au singulier (des saint-bernard). Il ne vous reste plus qu’à profiter du week-end de la Toussaint pour poser votre saint-crépin dans une petite maison de campagne, promener votre saint-bernard au grand air, grignoter un morceau de saint-marcellin devant un feu de cheminée tout en buvant du saint-émilion… avec modération ! Lisez aussi sur notre blog : comment déclarer sa flamme sans fautes à la Saint-Valentin ? Sandrine Campese Publié par Sandrine