L’explication trouve ses racines au Moyen Âge. À cette époque, les médecins considéraient que l’état général du corps et de l’esprit avait un lien avec le sang. Le sang constituait l’une des humeurs dont l’équilibre assurait une bonne santé. Différents maux étaient réputés pour déséquilibrer ces humeurs et il fallait agir pour retrouver cet équilibre. Jusqu’au début du XIXe siècle, c’était la technique de la saignée qui était utilisée afin de purifier le corps et le rééquilibrer. L’excès de sang était une des causes de déséquilibre des humeurs. C’est un tel déséquilibre qui aurait donné, selon la médecine d’alors, ce sentiment d’angoisse et d’inquiétude. Et, toujours suivant les observateurs de l’époque, l’excès de sang dans le corps était censé lui donner une couleur plus foncée. D’où notre expression « se faire un sang d’encre ». Ces croyances médiévales ont largement influencé nos références en matière d’humeurs, de là sont nées de nombreuses expressions telles que « avoir le sang chaud », « garder son sang-froid », « mon sang n’a fait qu’un tour », « se ronger les sangs », « suer sang et eau », ou encore « se faire un sang d’encre ». Si cette dernière est inspirée des croyances médicales du Moyen Âge, ce n’est cependant qu’au XVIIIe siècle qu’elle a fait son apparition dans le dictionnaire de l’Académie française. Elle fut ensuite reprise dans une œuvre d’Eugène Sue, au siècle suivant. Découvrez d’autres expressions : se mettre sur son trente-et-un ; faire long feu… ou pas ; un bouc-émissaire. Publié par Aline Laffont