Pour le comprendre, il faut revenir au XIXe siècle. À cette époque, l’expression « poser un lapin » existait déjà, mais son sens faisait référence à un registre particulier de rendez-vous. En effet, dans le Nouveau Supplément du dictionnaire d’argot édité en 1889, Lorédan Larchey mentionne le « lapin » comme « un galant quittant les filles sans payer le prix convenu ». On dit d’abord « poseur de lapin » par allusion au lapin posé sur les tourniquets des jeux de foire, qui paraît facile à gagner et qu’on ne gagne jamais. Ainsi, poser un lapin serait une façon pour un homme de ne pas payer une femme qui lui a vendu ses faveurs. Une autre origine est avancée par Michel Lis et Michel Barbier dans leur livre Franc-parler. Ils y indiquent qu’en 1718 un « lapin » était une histoire incroyable et fictive. Au XVIIe siècle, pour qualifier un récit complètement fantasque, on se moquait en disant « et celui-là est de garenne ». Par la suite l’expression « poser un lapin » serait apparue pour « raconter des blagues et donner de faux rendez-vous amoureux ». Dans tous les cas, le mot « lapin » a bien une autre signification que l’animal que nous connaissons et celui-ci nous amène à un autre résultat animal. Car, quand on se fait poser un lapin, on se retrouve souvent à faire le pied de grue… Découvrez d’autres expressions : prendre la mouche ; travailler de concert ; ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Publié par Aline Laffont