Il existe deux interprétations possibles. La première explique qu’en argot le mot « auberge » désigne ironiquement la prison. En effet, on y reçoit le gîte et le couvert même si l’on n’en sort pas quand bon nous semble. Une autre interprétation trouverait son origine en Ardèche dans une affaire criminelle du début du XIXe siècle : celle dite de l’Auberge rouge. Il s’agit de l’auberge de Peyrebeille, dont le couple propriétaire – Pierre et Marie Martin – fut accusé de sordides histoires de meurtres et viols. Tout commence en 1831, quand un riche cultivateur est découvert mort sur les bords de l’Allier après avoir passé la soirée dans cette auberge. Le couple, qui se serait soudainement enrichi, est alors accusé et un mendiant dit avoir été témoin de l’assassinat. Un procès est ouvert, où défilent une centaine de témoins, qui relaient toutes sortes d’histoires sur le couple. Ils auraient vu ou entendu parler de repas préparés à base de restes humains, de mains flottant dans des marmites, de draps ensanglantés… Ainsi le couple et leur domestique se trouvent suspectés d’une cinquantaine de meurtres non élucidés dans la région. Le seul assassinat du cultivateur leur vaut la peine de mort et ils se retrouvent tous les trois guillotinés dans la cour de leur auberge, devant 3 000 personnes venues assister à l’événement. Cette affaire, qui tient autant du fait divers que de la légende, a inspiré de nombreux auteurs, comme Balzac. Mais elle a surtout laissé dans le temps une expression, dont on préfèrerait finalement ne pas connaître l’origine tant elle fait froid dans le dos. Découvrez nos solutions en orthographe et en expression. Découvrez d’autres expressions : porter le chapeau ; poser un lapin ; ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Publié par Aline Laffont