Il existe plusieurs origines à cette expression, qui touchent davantage à la légende qu’aux faits historiques. Ce que l’on sait avec certitude, c’est qu’autrefois les typographes, héritiers de Gutenberg, assemblaient des caractères d’imprimerie en plomb afin d’élaborer des textes. Le typographe se servait d’un composteur sur lequel il alignait les caractères, piochés dans une boîte en bois appelée casse, dans laquelle les lettres étaient classées par taille. Ces blocs de plomb étaient très petits et, malgré la dextérité du typographe, il arrivait qu’ils se logent dans la mauvaise case de la casse. Par mégarde, il pouvait donc piocher une lettre à la place d’une autre. Certains lient l’expression à un malheureux oubli. À la suite d’une délibération sur le calibrage des œufs à l’Assemblée nationale, le Journal officiel aurait diffusé un texte avec une erreur d’impression : la lettre « q » fut oubliée dans « coquille », et c’est le mot grossier que l’on connaît qui fut publié à sa place. De cette fâcheuse anecdote serait resté le terme de « coquille », dans le monde de l’imprimerie et plus largement dans le langage populaire. Une autre légende précise que les plaques d’impression étaient nettoyées avec du blanc d’œuf. De petits morceaux de coquille d’œuf se seraient donc collés sur les plaques, provoquant des erreurs à l’impression. D’autres encore font référence à Saint-Jacques-de-Compostelle, où les pèlerins se rendent pour se purifier de leurs fautes… et dont le symbole est une coquille. Quelle que soit la légende évoquée pour cette « coquille », l’expression a bel et bien une origine liée à la typographie, car le terme fait son apparition en 1723 dans l’ouvrage La Science pratique de l’imprimerie de Fertel. Espérons que ce manuel sera sorti sans coquille à l’impression. Découvrez d’autres expressions : la fin des haricots ; faire un pique-nique ; joindre les deux bouts. Publié par Aline Laffont