Pour Littré, vers 1870, l’origine du terme serait anglaise, venant de pick, « saisir », et nick, « point » ou « instant » ; il aurait été introduit en France au commencement du XVIIIe siècle. À la même époque, le Larousse retient pour sa part une signification plus amusante : « Tu me piques, je te fais la nique. » Selon une source plus proche de nous, c’est au XVIIe siècle que serait apparu le terme de pique-nique. Dans le langage populaire, on disait alors « faire un repas à pique-nique ». Le mot « pique » viendrait du verbe piquer, dans le sens de picorer, inspiré des poules qui picorent les graines. Et la « nique » désignerait une « petite chose sans valeur ». La juxtaposition de ces deux termes permet donc de signifier le fait de picorer de petites choses, apportées par chacun, pour un repas convivial en extérieur. Une chose semble certaine, cependant : la pratique du pique-nique est plus ancienne que l’apparition du terme lui-même. Il était déjà courant de pique-niquer au Moyen Âge. Par exemple, lorsque les paysans travaillaient dans les champs, ils prenaient le temps de faire un vrai repas, mais champêtre. Au XIXe siècle, le pique-nique devient même une référence culturelle dont témoignent les œuvres des impressionnistes, comme Le Déjeuner sur l’herbe de Manet. Il semblerait donc que de longue date le repas représente un moment sacré, un moment de plaisir et de partage, pendant lequel il faut prendre le temps, que l’on soit dehors ou dedans. C’est d’ailleurs ce qui différencie le pique-nique du casse-croûte, qui consiste lui aussi à manger à l’extérieur, mais sur le pouce. Le terme de « casse-croute » est apparu bien plus tard dans notre langage, avec l’évolution de nos rythmes citadins effrénés. Découvrez d’autres expressions : la fin des haricots ; la quintessence de quelque chose ; joindre les deux bouts. Publié par Aline Laffont