C’est en 1578, sous l’Ancien Régime et pendant les guerres de Religion, qu’Henri III constitua l’ordre du Saint-Esprit. Cette organisation catholique destinée à lutter contre les protestants rassemblait des hommes mûrs – de plus de 35 ans – issus de la noblesse. Ce fut le premier ordre de la monarchie française, et aussi le plus prestigieux. Ses chevaliers portaient la croix de Malte, symbole honorifique accroché à un ruban bleu. Cette distinction fut abolie à la Révolution, pour laisser place à la Légion d’honneur, instaurée en 1802 par Napoléon Bonaparte. Néanmoins, le symbole du « cordon bleu » a continué de représenter une distinction suprême dans l’aristocratie française à travers les siècles. Cela devint même une métaphore faisant référence à la supériorité, à la grandeur et aux honneurs des personnes citées dans un domaine. Au XVIIe siècle, un poète qui lorgnait l’Académie Française réussit à en séduire les membres en qualifiant l’assemblée de « Cordon bleu des beaux esprits ». Il fut admis illico. Certains disent que la référence culinaire revient également à l’ordre du Saint-Esprit, car les porteurs du « cordon bleu » avaient pris pour habitude de se réunir comme un « club de gourmands », afin de cultiver l’art du bien manger et du bien boire. C’est sûrement de cette anecdote que s’est inspirée la journaliste Marthe Distel. En 1895, elle publie le premier journal de cuisine, La Cuisinière cordon bleu, qui rencontre un grand succès. Elle ouvre ensuite les écoles « Le Cordon Bleu », très réputées aujourd’hui pour leur apprentissage de l’art de vivre à la française. L’expression est donc entrée dans l’usage. Découvrez nos solutions en orthographe et en expression. Découvrez d’autres expressions : faire une coquille ; faire l’école buissonnière ; faire les quatre-cents coups. Publié par Aline Laffont