Aborigène la faute : dire ou écrire arborigène la solution : penser au latin ab C’est le préfixe latin ab- qui entre dans la composition du nom aborigène. Ce dernier n’habite donc pas dans les arbres (arbor en latin) mais dans le pays où il vit « depuis l’origine » (ab + origine). Alternative la faute : parler d’une « autre alternative » la solution : penser au latin alter Le nom alternative contient le préfixe latin alter- qui signifie « autre ». Par définition, parler d’une « autre alternative », d’une « double alternative » ou encore de « deux alternatives » constitue un pléonasme. Aujourd’hui la faute : dire au jour d’aujourd’hui la solution : penser au vieux français hui En ancien français, hui veut dire « ce jour ». Par conséquent, « au jourd’hui », qui signifie littéralement « au jour de ce jour », est déjà un pléonasme. Que dire alors de « au jour d’aujourd’hui » ? Filigrane la faute : dire ou écrire « filigramme » la solution : penser à l’italien grana Le nom filigrane est emprunté à l’italien filigrana, composé de fili (du latin filum, « fil ») et de grana, « grains ». Il désigne un dessin imprimé dans la pâte du papier que l’on peut voir par transparence. Le gramme, unité de masse, ne pèse rien dans cette affaire ! Huis clos la faute : écrire « huit clos » la solution : penser au vieux français huis Anciennement, le nom huis signifiait « porte ». Il a donné l’« huissier », qui, à l’origine, avait pour charge d’ouvrir et de fermer une porte. De nos jours, on ne le rencontre plus que dans la locution « à huis clos », littéralement « à porte fermée » et au figuré « en petit comité ». Indemne la faute : dire ou écrire « indemme », sur le modèle de dilemme la solution : penser à « indemniser » L’adjectif indemne est formé sur le latin indemnis, où l’on reconnaît le préfixe privatif in- accolé au nom damnum, « dommage ». Par définition, est indemne ce qui n’a pas subi de dommage ! Pour ne pas oublier le « n », on pense aux dérivés « indemniser » et « indemnité ». Infarctus la faute : dire ou écrire « infractus » la solution : penser à « farcir » Le nom infarctus vient du verbe latin farcire, « garnir », qui a donné « farcir ». L’infarctus (du myocarde) est en effet caractérisé par l’obstruction de l’artère assurant l’irrigation du cœur. Il n’a donc aucun rapport avec l’infraction, issu d’un autre verbe latin, frangere, signifiant « rompre, briser ». Obnubiler la faute : dire ou écrire omnibuler la solution : penser au latin nubes Littéralement, le verbe obnubiler veut dire « couvrir de nuages ». On reconnaît dans la racine latine obnubilare le préfixe ob- (devant) et le nom nubes (nuage). Par le passé, le verbe a signifié « perdre connaissance » puis au figuré « obscurcir les facultés de l’esprit ». Aujourd’hui, être obnubilé, c’est être hypnotisé, obsédé par quelque chose ou par quelqu’un. Rébarbatif la faute : dire ou écrire « réverbatif » la solution : penser à « barbe » « La barbe ! » s’écrie-t-on pour exprimer sa lassitude voire son agacement. C’est le même nom qui est à l’origine de l’adjectif rébarbatif. Ce dernier s’est d’abord appliqué à une personne à la barbe revêche, puis à l’apparence repoussante. Désormais, l’adjectif est synonyme de « ennuyeux » (une tâche rébarbative, un discours rébarbatif). Veto la faute : dire ou écrire opposer son veto la solution : penser au latin veto Le latin veto signifiant « je m’oppose », l’expression « opposer son veto » est pléonastique. On dira donc, au choix : « le président peut mettre son veto à une loi votée par le Congrès » ou « le président peut s’opposer à une loi votée par le Congrès ». Lisez aussi sur notre blog : 20 barbarismes à éradiquer ! Sandrine Campese Publié par Sandrine