Bien sûr, les médias en ligne ne sont pas les seuls fautifs. Nous sommes nombreux à employer maladroitement cet adjectif, tout simplement parce que nous le « traduisons » mal. L’affaire nous ramène en Grèce antique. À cette époque, le magistrat en chef de nombreuses cités grecques s’appelait « l’archonte éponyme ». Mais pourquoi « éponyme » ? Parce que l’archonte, qui était en poste pour un an, donnait son nom à l’année. « Qui donne son nom à quelque chose » est bien la (seule) définition de l’adjectif grec epônumos, de épi- (sur) et -onyme (nom). Dans l’Antiquité toujours, il y avait des « dieux éponymes » qui, donnant leur nom à une ville, l’avaient sous leur protection. Ainsi Athéna est-elle la déesse éponyme d’Athènes, parce qu’elle a donné son nom à Athènes. Reprenons à présent nos exemples introductifs : les chaussures, le smartphone, l’album ou la suite du film n’ont pas donné leur nom à quoi que ce soit ! Ce que les journalistes ont voulu dire, c’est que les chaussures, le smartphone, l’album et la suite du film ont le même nom que les marques (Sarenza, Jolla), le chanteur (Kendji Girac) et le premier film (Minority Report) dont ils sont en quelque sorte « issus ». Or, il existe un adjectif signifiant « qui a le même nom » : homonyme ! Il faudrait donc remplacer éponyme par homonyme dans les exemples précédents pour leur donner un sens ! Pour ne plus faire l’erreur, il suffit de retenir qu’à chaque fois que vous voulez dire « qui a donné son nom à », vous employez l’adjectif éponyme et à chaque fois que vous voulez dire « de même nom », c’est homonyme qui convient. Sandrine Campese PS : découvrez également les fautes les plus courantes en français. Publié par Sandrine