1 – L’élision de « lorsque » Avant, « lorsque » s’élidait obligatoirement devant les pronoms « il(s) », « elle(s) », « on », les déterminants « un » et « une », et s’élidait éventuellement devant « en ». Exemples : « Lorsqu’on voit une étoile filante, il faut faire un vœu… », « Le voleur s’apprêtait à ouvrir le coffre lorsqu’une sonnerie l’a fait sursauter. » En dehors de ces exemples, il n’y avait pas d’autres élisions possibles. Devant les autres mots commençant par une voyelle, ainsi que devant les noms propres, « lorsque » ne s’élidait pas. Quelle différence entre « lorsque » et « quand » ? D’après Le Grand Robert : « Par sa forme même, lorsque est plus explicite et appuyé que quand et convient peut-être mieux pour marquer les circonstances, l’occasion. En outre, lorsque est d’un emploi plus littéraire que quand. » Aujourd’hui, l’Académie française indique que le « e » s’élide devant « il(s) », « elle(s) », « on », « un », « une », et généralement devant « enfin », « en », « avec », « aussi », « aucun ». Larousse est du même avis. Exemples : « Lorsqu’enfin il est arrivé, le spectacle était presque fini… » ; « Lorsqu’en 1969 l’homme atterrit sur la Lune… » Le Robert va encore plus loin : Pour lui, « lorsque » s’élide devant un mot commençant par une voyelle ou un « h » muet, ce qui inclut de fait les noms propres. « Lorsque » s’élide devant « on », pourtant, il est conseillé d’éviter le son [con]. Alors, faut-il écrire « Lorsque l’on » ? Ici, la présence des deux « l » n’est pas heureuse à l’oral. Pour des raisons d’euphonie, donc, on s’octroiera le droit d’écrire et de dire « lorsqu’on ». Découvrez nos solutions en orthographe et en expression. 2- L’élision de « puisque » Avant, on élidait « puisque » devant les pronoms « il(s) », « elle(s) », « on », les déterminants « un » et « une », éventuellement devant « en ». Exemples : « Puisqu’on ne vivra jamais tous les deux » (Francis Cabrel), « Puisqu’une telle fleur ne dure » (Pierre de Ronsard). Il n’y avait pas d’élision dans les autres cas. Aujourd’hui, c’est la même règle que pour « lorsque ». Selon l’Académie française, le « e » s’élide devant « il(s) », « elle(s) », « on », « un », « une », et généralement devant « enfin », « en », « avec », « aussi », « aucun ». Larousse ne parle de l’élision de « puisque » que devant « il(s) », « elle(s) », « on », « un », « une » et « en ». Quant au Robert, il prône également l’élision de « puisque » devant tous les mots commençant par une voyelle ou un « h » muet, ce qui veut dire que l’on peut désormais écrire « Nous irons au Québec en septembre, puisqu’en juillet les billets sont trop chers… », « Je n’irai pas voir ce film, puisqu’Édouard me l’a déconseillé. » Pssst… Testez votre niveau en français grâce à notre quiz sur l’orthographe. 3- L’élision de « quoique » Avant, on élidait « quoique » devant les pronoms « il(s) », « elle(s) », « on », les déterminants « un » et « une », éventuellement devant « en ». Exemples : « Quoiqu’il soit laid, Quasimodo est un vrai héros… », « Quoiqu’un peu frais, le vent du large est agréable. » Il n’y avait pas d’élision dans les autres cas. Au sens strict, « quoique » introduit une proposition traduisant une circonstance défavorable, la difficulté malgré laquelle l’action principale s’accomplit. Équivalent de « bien que », « quoique » est généralement suivi d’un verbe au subjonctif. Aujourd’hui, « quoique » suit la même tendance que « lorsque » et « puisque ». Toujours d’après l’Académie française, le « e » s’élide devant « il(s) », « elle(s) », « on », « un », « une », et généralement devant « enfin », « en », « avec », « aussi », « aucun ». Larousse ne parle de l’élision de « quoique » que devant « il(s) », « elle(s) », « on », « un », « une » et « en ». Et le dictionnaire Le Robert ? Pour « quoique » aussi, il préconise l’élision devant tous les mots commençant par une voyelle ou un h muet. Il est donc possible d’écrire : « Quoiqu’intelligent, il n’aime pas l’école », « Quoiqu’Arthur soit un homme, il est devenu une légende ». Pour conclure, on peut imaginer que l’Académie française et Larousse, encore un peu « frileux », s’aligneront prochainement sur Le Robert, qui a souhaité généraliser et simplifier la règle d’élision des conjonctions de subordination. À l’avenir, les trois dictionnaires de référence devraient permettre à « lorsque », « puisque » et « quoique » de s’élider systématiquement devant toutes les voyelles et les « h » muets ! Sandrine Campese Crédit photo Publié par Sandrine