addition Généralement, les mots commençant par ad- ne prennent qu’un « d » : adapter, aduler, adhésion, adoption… Mais alors, d’où viennent les deux « d » du nom addition ? Du verbe latin addere (ajouter), lui-même composé de la préposition latine ad et du verbe dare (donner). Bien sûr, tous les mots de la même famille qu’addition prennent deux « d » : additionner, additionnel, additif, etc. agglomération Le nom agglomération est formé sur le verbe agglomérer. Le premier « g », déjà présent dans le latin agglomerare, est apporté par la préposition ad devenue ag- devant le second « g » du nom glomus (pelote, boule). En français, deux autres verbes commencent par agg- : aggraver et agglutiner, réunion de la préposition latine ad, devenue ag- devant le « g » de gluten (colle). appétit L’appétit vient en mangeant et du latin appetitus (deux « p »), signifiant « désir ». C’est pourquoi il s’applique autant aux plaisirs de la chère qu’à ceux de la chair ! À ne pas confondre avec l’apéritif, issu du verbe latin aperire (un seul « p ») qui a donné « ouvrir » (les voies d’élimination). bissextil Les deux « s » de bissextil sont directement hérités de son étymologie latine : bis + sextus, soit « deux fois sixième ». L’année bissextile est celle où l’on rencontre le bissexte, jour ajouté tous les quatre ans au moins de février, lequel est alors de 29 jours. C’est peut-être par confusion avec bisexuel (bi + sexuel) que certains font l’économie d’un « s ». L’année bissextile se distingue également de la ligne bissectrice, demi-droite partant du sommet d’un angle et le divisant en deux parties égales. commodité Commodité vient de l’adjectif commode (avec deux « m ») qui qualifie une chose qui se prête bien à l’usage qu’on veut en faire, autrement dit « pratique ». Au pluriel, les commodités désignaient jadis les cabinets – les « chaises de commodité » étaient des chaises percées – puis les équipements apportant confort et hygiène à un logement. développement Le nom développement est tiré du verbe développer, composé du préfixe dé- et de l’ancien français voloper (envelopper). Au sens strict, « dé-velopper » est le contraire de « en-velopper ». Par conséquent, le développement est avant tout l’action de dérouler ce qui est enveloppé sur soi-même. C’est ce qui se produit lorsqu’on développe une pellicule photo : on la déroule ! De même, lorsqu’on fait un développement, c’est-à-dire qu’on expose un sujet dans le détail, on « déroule » son raisonnement, ses arguments, de manière progressive et logique. personnel Une fois n’est pas coutume, les deux « n » de personnel n’étaient pas présents dans la racine latine persona, qui signifie « masque de théâtre ». C’est au XIIIe siècle que persone est devenu personne. Selon l’Académie française, le « n » a été doublé par analogie avec des formes comme « bonne » et pour maintenir le degré d’ouverture du « o ». Outre personnel, les deux « n » sont de mise dans tous les dérivés : personnalité, personnage, personnaliser, personnifier, personnellement… À lire également : l’origine des doubles consonnes (1) l’origine des doubles consonnes (2) Sandrine Campese Publié par Sandrine