ORTHOGRAPHE Chrysanthème Le nom de cette fleur automnale, utilisée pour orner les tombes à la Toussaint, a pour racine les mots grecs khrusos, « or », et anthemon, « fleur ». Avec son « y » et son « h », elle est de genre masculin. On dit et on écrit « un chrysanthème ». Macchabée Voilà un autre mot à l’orthographe difficile : deux « c », un « h » et une terminaison en -ée, rien que cela ! Le nom macchabée, qui signifie « cadavre » dans la langue familière, vient de Macchabée, appellation d’un peuple biblique. Il est question, notamment, des Sept Macchabées ou encore de la Révolte des Macchabées. Le mot est de même origine que « macabre ». N.B. Le nom macchabée fait partie de ces noms masculins terminés par -ée, comme caducée, colisée, lycée, mausolée, musée, périnée, pygmée, trophée… Succomber Littéralement, succomber signifie « s’affaisser sous », autrement dit « cesser de résister », à la mort, bien sûr, mais aussi au sommeil, à la tentation… Pourquoi s’écrit-il avec deux « c » ? Parce qu’il vient du verbe latin succumbo, lui-même composé du préfixe sub- (sous) et de cubo (être allongé). Le « b » final de sub s’est transformé en « c » devant le premier c- de la racine cubo. Trépas Ce nom, d’emploi vieilli ou littéraire, désigne la mort d’une personne. À noter que le « s » ne se prononce pas, contrairement à celui que l’on trouve à la fin de l’adverbe hélas. On le retrouve dans l’expression « passer de vie à trépas ». Il a donné le verbe trépasser, « mourir, décéder ». Enfin, les « trépassés » désignent les morts, terme en usage dans le toponyme « la baie des Trépassés », située dans le Finistère, là où « finit la terre »… GRAMMAIRE Elle s’est fait tuer Le participe passé de faire suivi d’un verbe à l’infinitif est toujours invariable. Même si le sujet est féminin, on ne l’accorde pas ! On écrira donc (pour rester dans le thème) « elle s’est fait tuer », et non « faite tuer ». Elle s’est laissé(e) mourir Traditionnellement, on accorde le participe passé « laissé » avec son sujet, bien qu’il soit suivi d’un infinitif. Mais, depuis les rectifications orthographiques de 1990, il est désormais possible de laisser « laissé » invariable lorsqu’il est suivi d’un infinitif, sur le modèle de « fait », ci-dessus. Il nous a quittés Cette formule, qu’on lit systématiquement dans les médias lors du décès de tel acteur ou de tel chanteur, est, la plupart du temps, mal orthographiée. Ici, le pronom personnel « nous » est complément d’objet direct du verbe quitter. On peut poser la question : il a quitté qui ? « nous ». Comme « nous » désigne une pluralité d’individus, hommes et femmes, il est masculin pluriel. D’où l’accord du participe passé au masculin pluriel : « quittés ». Bien sûr, si ce « nous » n’avait représenté que des femmes, on aurait écrit « quittées ». ÉTYMOLOGIE Cimetière Parce que leurs sonorités sont proches et que leurs sens sont liés, on pourrait croire que « cimetière » et « terre » sont de la même famille. Mais il n’en est rien. Le nom « cimetière » vient du latin coemeterium, lui-même issu du grec koimêtêrion, qui signifie « dortoir », et, par extension, « lieu où reposent les morts ». Quant au « cimeterre », c’est un sabre oriental à lame large et recourbée ! Guillotine C’est bien Joseph Ignace Guillotin, médecin et homme politique français, qui a donné son nom à ce mode d’exécution capitale. Pourtant, l’appareil a été mis au point par un autre médecin, Antoine Louis. C’est la raison pour laquelle la guillotine a d’abord été surnommée « Louison » ou « Louisette ». PARONYMES Agonir et agoniser On distingue agoniser, verbe du 1er groupe, qui signifie « être sur le point de mourir » et agonir (de), verbe du 2e groupe, qui se conjugue comme « finir » et signifie « accabler (de) ». On ne dira pas : il l’a agonisé d’injures, mais il l’a agoni d’injures ! Calciner et carboniser Un corps calciné, est-ce la même chose qu’un corps carbonisé ? Pas exactement, si l’on se fie à l’étymologie. « Calciner », c’est transformer en chaux (calx, calcis en latin), de son nom savant « oxyde de calcium », minéral de couleur blanche. « Carboniser » revient à transformer en charbon, roche de couleur noire. EXPRESSIONS Mettre à jour et mettre au jour Met-on à jour ou au jour une tombe, une sépulture ? « Mettre à jour » signifie « actualiser ». Par conséquent, si l’on découvre un squelette ou des ossements, on les met « au jour » (sous-entendu, à la lumière du jour, à la vue de tous), pas « à jour » ! Ci-gît… « Gît » a pour infinitif « gésir », verbe qui a la particularité de se conjuguer uniquement à l’indicatif présent, à l’indicatif imparfait et au participe présent. Cette mention, que l’on trouvait jadis inscrite sur les tombes, est une épitaphe. Elle a été peu à peu remplacée par une version plus « moderne » : ici repose… SIGLES & ACRONYMES RIP Ces trois lettres, placées devant le nom d’une personne décédée, et qui circulent sur les réseaux sociaux, sont un sigle signifiant Requiescat in pace en latin ou Rest in peace en anglais, autrement dit « repose(z) en paix ». Delta Charlie Delta Ces trois mots signifient, en alphabet phonétique, qu’une personne est DCD (décédée). Ce langage codé permettait aux policiers d’échanger des informations sur des fréquences radio potentiellement piratées. Aujourd’hui, avec le réseau Acropol, les communications sont sécurisées, mais l’appellation est restée. Lisez aussi sur ce blog : enrichir son vocabulaire ; nos conseils pour améliorer votre expression orale. Sandrine Campese Publié par Sandrine