Breadcrumbing : le jeté de miettes Si le terme est récent, la pratique est on ne peut plus classique, à défaut d’être honnête. En bon français, breadcrumbing, peut se traduire par « jeté de miettes ». Celui ou celle qui pratique le breadcrumbing contacte sa « proie » par intermittence, comme on jetterait des miettes de pain à un pigeon pour qu’il reste à proximité. Ainsi, le breadcrumber donne suffisamment d’attention pour lui laisser l’espoir d’une relation, sans vraiment vouloir de relation avec elle. En résumé, il la garde sous le coude, ou plutôt sous le pouce, en attendant de trouver mieux… Gatsbying : la drague 100 % frime Cet anglicisme fait référence à Gatsby le Magnifique, ce jeune milliardaire américain, héros éponyme du roman de Francis Scott Fitzgerald. Souvenez-vous, Gatsby organise des fêtes somptueuses dans sa demeure afin d’attirer l’attention de Daisy, qui vit de l’autre côté du lac. Dans la vie 2.0, quelqu’un qui pratique le gatsbying publie une photo ou une vidéo qui le met en scène dans un décor luxueux, une attitude irrésistible, une tenue particulièrement seyante. En gros, il veut apparaître comme beau, jeune, riche et drôle… Rien que ça ! But de la manœuvre : obtenir un « j’aime » ou un commentaire de la personne convoitée, signe qu’elle est intéressée… Ghosting : partir en fumée Oubliez le film d’amour Ghost : le ghosting, lui, n’a rien de romantique. Cette pratique consiste à rompre en coupant tout contact : appels, sms, courriels, réseaux sociaux… et ce, du jour au lendemain ! En disparaissant subitement de la vie de sa ou son partenaire, le ghoster devient bien un fantôme. Bien sûr, cette pratique a existé de tout temps. Souvenez-vous de Véronique Sanson qui, pour quitter Michel Berger après six ans de relation, prétexta sortir acheter des cigarettes et ne revint jamais. Elle s’était envolée vers les États-Unis pour rejoindre un amant qu’elle allait épouser six mois plus tard. Haunting : hanter ses ex Sur les réseaux sociaux, tourner la page après une rupture peut s’avérer impossible à cause du haunting. Littéralement, c’est le fait de hanter un(e) ex. Comment ? En aimant ses publications, par exemple. Les pouces en l’air sont, en quelque sorte, la version 2.0 (et diablement paresseuse !) des missives enflammées que l’on envoyait à un ancien amant pour le reconquérir. Quoique le haunting ne vise pas forcément la reconquête… Le « hanteur » ne veut pas se faire oublier, il veut continuer à être présent dans la vie (virtuelle) du « hanté » et qui sait, sur un malentendu, l’histoire pourrait peut-être recommencer… Orbiting : garder l’autre en orbite Quand on pratique l’orbiting – expression inventée par la blogueuse Anna Iovine – on rompt en pratiquant le silence radio (ghosting), mais on continue à suivre l’autre sur les réseaux sociaux, en regardant, par exemple, ses « stories » Instagram et Snapchat. Ici, pas de « j’aime » ou de « commentaires » ostentatoires, plutôt des « vues » qui seront néanmoins notifiées à la « cible ». Autrement dit, l’orbiting est plus discret que le haunting (où l’on use et abuse des pouces en l’air), mais moins que le stalking (où l’on opère incognito). Stashing : planquer sa moitié Le stashing, du verbe anglais to stash, que l’on peut traduire par « planquer » ou « mettre de côté », consiste à cacher son ou sa partenaire à ses proches, mais aussi sur les réseaux sociaux. Concrètement, le stasheur veillera à ne pas apparaître avec sa moitié, à ne pas se géolocaliser avec elle, à ne pas conserver de photos à deux sur son téléphone. Réciproquement, il l’empêchera de publier des images de leur relation. Les raisons du stashing peuvent varier, du meilleur au pire : protéger une idylle naissante, avoir honte de sa ou son partenaire, rester « disponible » aux yeux des autres, donc ouvert à toute opportunité… Stalking : la drague version traque Contrairement au haunter, qui ne se cache pas, le stalker ou « traqueur » opère incognito, comme le ferait un détective privé. Il passe au peigne fin les profils et les comptes de ses « ex », mais pas seulement ! Le stalking concerne aussi les relations naissantes, où l’on veut tout savoir sur l’autre sans se donner la peine de le lui demander. Le stalker digne de ce nom va remonter le fil des publications de l’autre, pour découvrir des images et des informations cachées qui peuvent lui être utiles pour séduire sa cible… ou la manipuler. Or, entre les deux, la frontière est ténue… Zombieing : la drague d’outre-tombe Après le fantôme, place au zombie ! Vous aurez remarqué que l’on reste dans le même champ lexical… Le zombieing est aussi un prolongement du ghosting. Première étape : l’être aimé rompt en ignorant appels et messages. Deuxième étape : quelque temps après, il revient, en quelque sorte, d’entre les morts, et se manifeste de nouveau : un j’aime, un commentaire, un message privé, de manière assez insistante et régulière. Son but ? Comme le haunter, ne pas se faire oublier, vérifier que l’autre est toujours là pour lui. La meilleure façon de se débarrasser d’un zombie reste de pratiquer soi-même le ghosting ! Lisez également notre article sur ces mots anglais qu’on utilise dans le monde professionnel. Sandrine Campese Publié par Sandrine