L’adjectif béotien : de la région de Béotie Les habitants de la Béotie, province de l’ancienne Grèce, avaient, à Athènes, la réputation d’être un peuple inculte, lourdaud et peu raffiné. De nos jours, l’adjectif béotien, béotienne qualifie un individu peu ouvert aux lettres et aux arts, aux goûts grossiers. Il peut également désigner une personne ignorante (on dit aussi « profane ») dans un domaine précis : « C’est un béotien en mathématiques, en musique… » L’adjectif laconique : de la région de Laconie À l’origine de l’adjectif laconique se trouve le nom des habitants de la Laconie, région grecque située dans le Péloponnèse. Dans l’Antiquité, les Laconiens (ou Lacédémoniens) s’étaient distingués par la concision de leur langage. C’est pourquoi l’on qualifie de « laconique » un individu qui s’exprime en peu de mots, et, par extension, tout ce qui est bref et concis : une réponse laconique, un style laconique… Dans le même esprit, nous avons l’adjectif sibyllin, tiré du nom des sibylles, prophétesses de l’Antiquité qui prédisaient l’avenir. Aujourd’hui, « sibyllin » qualifie un propos mystérieux, dont le sens est difficile à saisir. L’adjectif lesbien : de l’île de Lesbos L’adjectif lesbien, « relatif à l’homosexualité féminine », est tiré de Lesbos, nom d’une île de la mer Égée. C’était la patrie de la poétesse Sapho, dont les vers étaient réputés exprimer l’amour entre femmes. On emploie également les synonymes « saphique » (de Sapho) et « gomorrhéen » (de la ville de Gomorrhe) par opposition à « sodomite » (de la ville de Sodome). Le nom macédoine : de la région de Macédoine Dans l’Antiquité, la région de Macédoine (Makedonía en grec) correspondait à l’empire d’Alexandre le Grand. Or, elle était habitée par des peuples d’origines très diverses. Voilà pourquoi on a utilisé ce nom pour désigner un mets composé de différents légumes, et, par extension, un assemblage, une réunion de choses disparates ou de personnes d’origines, de milieux très divers. Progressez en orthographe et en expression écrite grâce à nos formations éligibles CPF Le nom marathon : de la ville de Marathon En 490 av. J.-C., un messager grec nommé Philippidès aurait couru de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire des Grecs sur les Perses. La distance entre les deux villes ? Environ 40 km, soit celle parcourue de nos jours par les marathoniens (42,195 km exactement). Malheureusement, l’endurant Philippidès aurait succombé à la course juste après avoir délivré son message. Le nom méandre : du fleuve Méandre Le Méandre (Maiandros en grec) est le nom d’un fleuve de Phrygie (actuelle Turquie). La particularité de ce fleuve ? Il était sinueux ! Voilà pourquoi le nom méandre désigne la sinuosité d’un fleuve, d’une rivière, mais également d’une route, d’un mur, d’un rempart… Le nom molosse : du pays des Molosses Dans l’Antiquité, le pays des Molosses était l’Épire, région située entre la Grèce et l’Albanie. Les habitants étaient réputés pour leurs chiens de combat que les bergers utilisaient pour garder leurs troupeaux. Alexandre le Grand en possédait un qui se nommait Péritas. De nos jours, le nom molosse désigne un gros chien de garde, comme le chien de berger ou le dogue, mais aussi une chauve-souris d’Amérique du Sud, au museau renflé comme celui d’un dogue ! Le nom pactole : de la rivière Pactole À l’origine, le Pactole (Pakt?lós en grec) était une rivière de Lydie, en Asie Mineure (actuelle Turquie). Dans l’Antiquité, on disait que cette rivière charriait des paillettes d’or. Trouver le Pactole, c’était donc trouver la richesse ! Voilà pourquoi le nom propre s’est transformé en nom commun pour désigner une source de profit. Le nom parchemin : de la ville de Pergame Pergame est une ancienne ville d’Asie Mineure, connue pour sa fabrication de tissus, de céramiques et surtout de parchemins. En effet, en grec ancien « parchemin » se disait pergamênê, ce qui signifie « peau de Pergame ». Aujourd’hui, Pergame est devenue Bergama, ville turque de la province d’Izmir. Le nom phare : de l’île de Pharos Pharos était le nom d’une île voisine d’Alexandrie, où fut édifié, au IIIe siècle av. J.-C., un phare en marbre blanc classé parmi les sept merveilles du monde. C’est ainsi que nous appelons « phare » la tour élevée sur une côte, un îlot ou une jetée et munie à son sommet d’un feu pour guider les navires pendant la nuit. Claude François a d’ailleurs rendu hommage à cette origine en chantant « La lumière du phare d’Alexandrie… ». L’adjectif phrygien : de la région de Phrygie C’est de la région de Phrygie, une contrée d’Asie Mineure, qu’est issu notre bonnet phrygien, emblème de la République française ! En effet, les révolutionnaires qui l’ont choisi se sont inspirés du bonnet que portaient les anciens Phrygiens et, à Rome, les esclaves affranchis. Un symbole de la liberté qui a traversé le temps… Le nom sybarite : de la colonie de Sybaris Sybarite vient du nom des habitants de Sybaris, ancienne colonie grecque du sud de l’Italie, réputée pour sa somptuosité, ses lieux de plaisir, et l’oisiveté de ses habitants. Aujourd’hui, un sybarite est une personne qui recherche les plaisirs de la vie dans une atmosphère de luxe et de raffinement. Depuis lors, la ville de Sybaris, redevenue italienne, a été rebaptisée Sibari. Lisez également sur ce blog : 12 expressions tirées de la mythologie ; 12 noms mythologiques. Sandrine Campese Publié par Sandrine