Cacochyme Non, « cacochyme » n’est pas un animal de type « pachyderme » ! Cet adjectif vient du grec kakokhumia, par l’intermédiaire du latin cacochymia. En effet, le préfixe « kako / caco » veut dire « mauvais ». Ainsi, la cacographie est une mauvaise écriture, une orthographe fautive. Et « chyme » alors ? Il vient du grec khumos, « humeur, suc (de l’estomac) ». « Cacochyme » signifie donc « qui a une constitution débile », c’est-à-dire « faible » ou encore « qui est d’une santé déficiente ». Vous l’aurez compris, une personne cacochyme est physiquement fragile ou mal en point. On remarque que « cacochyme » se rencontre le plus souvent dans le syntagme « vieillard cacochyme ». Exemple : « Il avait dormi dans un fauteuil, à quatre heures de l’après-midi, comme un vieillard cacochyme. » (Henry de Montherlant). Mais le mot a également pu qualifier, au sens propre, une chose en mauvais état, fortement dégradée. Exemples : un véhicule cacochyme, un pays cacochyme… On le retrouve également à propos d’un animal : un poney cacochyme… Pour les dictionnaires Larousse et Robert, « cacochyme » est « vieux » ou employé « plaisamment ». À noter que cette mention concerne désormais un certain nombre de termes littéraires et désuets. Enfin, l’adjectif cacochyme est également (mais plus rarement) employé comme nom : un, une cacochyme. Égrotant Cet adjectif est emprunté au latin aegrotans, participe présent de aegrotare « être malade ». Il signifie « de santé précaire », « maladif ». « Égrotant » – au féminin « égrotante » – est donc synonyme de « cacochyme », et se rencontre aussi dans le même syntagme (« un vieillard égrotant »), à la nuance près qu’une personne égrotante est malade de façon continue, permanente. C’est ce que précise Larousse : « se dit de quelqu’un qui est sujet à être souvent malade ». Le Robert, quant à lui, indique seulement « souffreteux, maladif ». –> souffreteux : adjectif proche d’égrotant, il signifie : « qui est de santé fragile », « qui est habituellement souffrant », ou encore « qui est de constitution et de santé délicates » (un enfant souffreteux). Valétudinaire Cet adjectif, noté « littéraire » dans les dictionnaires, est tiré du latin valetudinarius (« maladif »), dérivé de valetudo (« état de santé »), lui-même de valere, qui a donné des mots comme « vaillant », « valide » … Voilà pourquoi un contresens est vite arrivé ! Or « valétudinaire » signifie bien « qui est maladif, souvent malade » ou encore « qui a une santé chancelante ». On le retrouve encore et toujours dans notre fameux syntagme : « un vieillard valétudinaire » ! Plus rarement, il s’emploie substantivement (comme nom) : les convalescents et les valétudinaires. –> malingre : cet autre adjectif signifie « qui est d’une constitution faible, maladive » (un enfant malingre). Il a pour synonymes « chétif », « frêle ». Voltaire s’appelait lui-même « le malingre » (il signait même ses lettres de ce surnom). Toujours est-il qu’il est décédé à l’âge de… 83 ans ! Sandrine Campese Publié par Sandrine