Grammaire Règle d'orthographe Signes grammaticaux « va-t-en » ou « va-t’en » ? L’apostrophe et le trait d’union ne sont pas deux signes équivalents : veillez donc à ne pas confondre « mange-t’il » et « mange-t-il ». Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique Le « t » placé entre une forme verbale de la 3e personne (par exemple, « déclare ») et un pronom personnel (par exemple, « elle ») est encadré de deux traits d’union : « Tout est en ordre », déclare-t-elle. Comment va-t-il ? En revanche, le « t » qui résulte de l’élision du pronom « toi », après un verbe à l’impératif ayant pour complément « en » ou « y », est précédé d’un trait d’union mais suivi d’une apostrophe : Si tu n’as plus rien à faire, va-t’en. Remets-t’en au destin. Avis de l'expert Bruno DEWAELE Champion du monde d’orthographe Le « t » qui ne résulte pas de l’élision du pronom personnel « toi », et n’est donc pas suivi d’une apostrophe mais d’un second trait d’union, est appelé tantôt euphonique, tantôt analogique. Euphonique puisque, de toute évidence, il facilite la prononciation et sert avant tout à éviter un hiatus (« Aussi a-il perdu son temps » serait proprement dissonant !). Analogique dans la mesure où, dès le XVe siècle, il a permis aux verbes qui avaient perdu leur terminaison « -t » ou « -d » à la 3e personne du singulier de s’aligner sur ceux, nombreux, qui l’avaient conservée… Exercice L’analyse ADN prouve-t’elle la culpabilité de l’accusé ? Il adore sa voiture, aussi la gare-t’il toujours dans un parc fermé. Comment explique-t-elle un tel résultat ? Cette machine est capricieuse, méfie-t-en. M. Loupiat a pris sa retraite : qui va-t-on nommer à son poste ? Si tu veux atteindre ton but, donne-t-en les moyens. La direction m’accordera-t’elle cette prime ? Avec un ouvrier supplémentaire, gagnera-t-on en productivité ? Le séminaire aura-t-il lieu à Biarritz, comme l’an dernier ? Va-t-en dès que possible si tu ne veux pas rater le bus. Réponses Faux. Il faut écrire : L’analyse ADN prouve-t-elle la culpabilité de l’accusé ? Le « t » est ici placé entre une forme verbale à la 3e personne (« prouve ») et le pronom correspondant (elle). Il doit donc être encadré de traits d’union : « prouve-t-elle » et non « prouve-t’elle ». Faux. Il faut écrire : Il adore sa voiture, aussi la gare-t-il toujours dans un parc. Le « t » placé comme ici entre une forme verbale à la 3e personne (« gare ») et le pronom correspondant (« il ») doit être encadré de traits d’union : on écrit « gare-t-il » et non « gare-t’il ». Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Cette machine est capricieuse, méfie-t’en. « Méfie » n’a pas de sujet exprimé, signe qu’il s’agit de l’impératif, et le « t » présent ici est en fait le pronom « toi » : dans ce cas-là, il est suivi d’une apostrophe. On écrit « méfie-t’en » et non « méfie-t-en ». Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Si tu veux atteindre ton but, donne-t’en les moyens. « Donne » n’a pas de sujet exprimé, signe qu’il s’agit de l’impératif, et le « t » présent ici est en fait le pronom « toi » : dans ce cas-là, il est suivi d’une apostrophe. On écrit « donne-t’en » et non « donne-t-en ». Faux. Il faut écrire : La direction m’accordera-t-elle cette prime ? Le « t » placé comme ici entre une forme verbale à la 3e personne (« accordera ») et le pronom correspondant (« elle ») doit être encadré de traits d’union : on écrit « m’accordera-t-elle » et non « m’accordera-t’elle ». Phrase correcte. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Va-t’en dès que possible si tu ne veux pas rater le bus. « Va » n’a pas de sujet exprimé, signe qu’il s’agit de l’impératif, et le « t » présent ici est en fait le pronom « toi » : dans ce cas-là, il est suivi d’une apostrophe. On écrit « va-t’en » et non « va-t-en ». Auteurs Projet Voltaire Auteurs Projet Voltaire : Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire