Signes grammaticaux « les Duponts » ou « les Dupont » ? Les noms propres au pluriel Pourquoi ne peut-on écrire « les Duponts déménagent », alors qu’ils sont plusieurs ? Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique Un nom de personne reste en général invariable, même précédé d’un déterminant pluriel. > Les Durand ne seront pas présents. Cependant, il peut prendre un « s » dans deux cas : – s’il s’agit du nom français ou francisé de certaines familles royales ou princières ou de dynasties illustres. > La mort d’Élisabeth Ire marque la fin de l’ère des Tudors. – si le nom employé ne désigne pas la personne qui porte ou a porté ce nom mais d’autres qui lui sont comparées. > Tous rêvaient de devenir des Balzacs et des Zolas. En revanche, un nom de personne célèbre précédé d’un déterminant pluriel ne prend pas de « s » s’il désigne, dans une tournure emphatique, la personne elle-même. > Où sont passés les Danton, les Robespierre ? Avis de l'expert Bruno DEWAELE Champion du monde d’orthographe La plus belle preuve de réussite, pour un nom propre, est encore de devenir un nom commun, par le truchement de ce que l’on appelle une antonomase : c’est ainsi que l’oiseau de mauvais augure devient une cassandre, le protecteur des arts un mécène, et l’hypocrite un tartuf(f)e ! Les intéressés n’y gagnent pas seulement le droit de recevoir la marque du pluriel, comme indiqué ci-dessus, mais aussi celui de se dépouiller de la majuscule. Histoire de circuler incognito ? Exercice Les Casanova de pacotille ne séduisent que les idiotes. On en a vu naître, dans les années quarante, des Monique ! Ce cours d’écriture accueille les Hugos en puissance. Les Mozarts en culottes courtes sont un supplice pour les oreilles. Les Stuart régnèrent sur l’Angleterre dès 1603. Le siècle des lumières fut celui des Voltaires et des Diderots. Les Goncourts ont tenu un journal resté célèbre. Les Martin nous ont envoyé leurs vœux. Les Bourbon montent sur le trône de France avec Henri IV. Les Gabin ratés se consolent dans des théâtres de seconde zone. Réponses Faux. Il faut écrire : Les Casanovas de pacotille ne séduisent que les idiotes. On ne parle pas ici du véritable Casanova, mais d’hommes qui lui sont comparés. Dans ce cas, précédé d’un déterminant pluriel, le nom de personne prend un « s » : des Casanovas. Phrase correcte. Phrase correcte. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Les Stuarts régnèrent sur l’Angleterre dès 1603. Certains noms de familles royales s’accordent au pluriel, comme ici : les Stuarts. Faux. Il faut écrire : Le siècle des lumières fut celui des Voltaire et des Diderot. On parle ici du Voltaire et du Diderot historiques : on ne met donc pas de « s » à leurs noms, bien qu’ils soient précédés d’un article pluriel. Faux. Il faut écrire : Les Goncourt ont tenu un journal resté célèbre. On ne fait pas référence ici à une dynastie illustre, mais à deux individus. Comme c’est le cas la plupart du temps, le nom de personne reste alors invariable. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Les Bourbons montent sur le trône de France avec Henri IV. Certains noms de familles royales s’accordent au pluriel, comme ici : les Bourbons. Faux. Il faut écrire : Les Gabins ratés se consolent dans des théâtres de seconde zone. Quand on emploie un nom propre pour désigner un type de personne et que ce nom est précédé d’un déterminant pluriel, il s’accorde : les Gabins. Auteurs Projet Voltaire Auteurs Projet Voltaire : Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire