Homophones lexicaux Règle d'orthographe « censé » ou « sensé » ? Qui n’a jamais confondu « sensé » avec « censé » et écrit : « Les machines sont sensées faciliter le travail de l’ouvrier » au lieu de : « Les machines sont censées faciliter le travail de l’ouvrier » ? Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique Vous pouvez remplacer le terme qui pose problème par « supposé » ? Écrivez « censé », qui est presque toujours suivi d’un infinitif : On n’est pas censé passer au feu rouge. = On n’est pas supposé passer au feu rouge. Vous n’êtes pas censé vous trouver là. « Sensé » signifie, pour sa part, « plein de bon sens » ou « qui a du sens » : Quel être sensé sauterait de la tour Eiffel ? = Quel être plein de bon sens sauterait de la tour Eiffel ? Rater volontairement ce rendez-vous n’était pas très sensé. Avis de l'expert Bruno DEWAELE Champion du monde d’orthographe Si « censé » est si souvent mis à mal, c’est qu’il est l’unique vestige de la conjugaison d’un verbe qui nous a quittés depuis le XVIe siècle, et qui signifiait, dans le sillage du censere latin, « penser, croire ». Ce participe passé orphelin s’est donc reconverti en adjectif et a, depuis lors, connu la belle carrière que l’on sait, qu’a encore contribué à magnifier l’adage : « Nul n’est censé ignorer la loi » ! Exercice Cette colle est sensée adhérer à toutes les surfaces. Comment étais-je sensé le savoir ? On est censé remettre un badge à chaque participant. Une secrétaire n’est pas sensée garder les enfants de son patron. Où sommes-nous censés nous réunir ? Un rapport de ce type est sensé contenir une centaine de pages. Le cahier des charges est censé détailler la chronologie des travaux. Toute secrétaire bilingue est sensée parler deux langues. Ordonnez vos arguments de manière sensée. Si la critique est censée et argumentée, il n’en prend pas ombrage. Réponses Faux. Il faut écrire : Cette colle est censée adhérer à toutes les surfaces. En remplaçant « sensée » par « supposée » puis par « pleine de bon sens », on se rend compte que le sens de la phrase est conservé avec « supposée » : c’est donc qu’il faut écrire « censée » et non « sensée ». Faux. Il faut écrire : Comment étais-je censé le savoir ? Si « sensé » est la bonne orthographe, on devrait pouvoir dire : « Comment étais-je plein de bon sens le savoir ? » Or cette phrase n’a aucun sens. Il ne faut donc pas écrire « sensé », mais « censé ». Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Une secrétaire n’est pas censée garder les enfants de son patron. Cette phrase a le même sens que : « Une secrétaire n’est pas supposée garder les enfants de son patron », signe qu’il faut écrire « censée » et non « sensée ». Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Un rapport de ce type est censé contenir une centaine de pages. Peut-on dire : « Un rapport de ce type est plein de bon sens contenir… » ? Non. C’est donc qu’il ne faut pas écrire « sensé », mais « censé ». Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Toute secrétaire bilingue est censée parler deux langues. Cette phrase a le même sens que : « Toute secrétaire bilingue est supposée parler deux langues. » C’est donc qu’il faut écrire « censée » et non « sensée ». Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Si la critique est sensée et argumentée, il n’en prend pas ombrage. Remplaçons « censée » par « supposée » : « Si la critique est supposée et argumentée… » ne signifie rien. En revanche, on peut dire : « Si la critique a du sens et est argumentée… » Il faut donc écrire « sensée » avec un « s ». Auteurs Projet Voltaire Auteurs Projet Voltaire : Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire