Homophones lexicaux Règle d'orthographe Faut-il écrire « bâiller », « bailler » ou « bayer » ? Face à ces trois verbes qui se prononcent de la même façon, on reste souvent bouche bée… sans pouvoir se décider. Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique « Bailler » et « bayer » sont d’anciens verbes qu’on rencontre surtout dans des expressions figées : « la bailler belle à quelqu’un » (chercher à le tromper) et « bayer aux corneilles » (rêvasser). À notre époque, c’est le plus souvent le verbe « bâiller » que nous utilisons, soit pour un être vivant qui ouvre largement la bouche, soit pour un objet entrouvert ou mal ajusté. Principale difficulté : poser l’accent circonflexe à la bonne place, non pas sur le « i » mais sur le « a » ! Une personne qui bâille ; une fenêtre qui bâille. Avis de l'expert Bruno DEWAELE Champion du monde d’orthographe Qui ne se montrerait plein d’indulgence envers celui qui confond les verbes bâiller et bayer ? Le second, variante de béer que l’on retrouve dans la locution toujours vivace bouche bée, signifie « avoir la bouche ouverte », ce que l’on fait également, à l’évidence, en… bâillant ! On comprend que l’usage ait très vite cantonné ce bayer dans la seule contemplation (béate) des corneilles, oiseaux qui abondaient à l’époque et, partant, constituaient un gibier de peu de valeur, lequel n’avait aucune chance de retenir l’attention du chasseur… Exercice Mettez-vous donc au travail, au lieu de bayer aux corneilles. Les individus qui bayaient bruyamment ont été priés de sortir. Comptes-tu sortir dans cette tenue, avec cette chemise qui baille ? Je n’ai jamais compris comment on pouvait bâiller la bouche fermée. Avec le courant d’air, la porte qui bâille fait un bruit inquiétant. À l’issue du plantureux repas, tous les convives se mirent à bayer. Votre voiture roule au jus de navet ? Vous me la baillez belle ! Saviez-vous qu’en baîllant vous améliorez votre respiration ? Avec ce système, la fenêtre reste entrebayée en toute sécurité. Somnolence, baillements… C’est le moment de faire une pause. Réponses Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Les individus qui bâillaient bruyamment ont été priés de sortir. Le verbe « bayer » ne se rencontre plus que dans « bayer aux corneilles ». Ici, c’est « bâiller » qui était attendu. Faux. Il faut écrire : Comptes-tu sortir dans cette tenue, avec cette chemise qui bâille ? Pour une chemise entrouverte, mal ajustée, c’est le verbe « bâiller » (avec accent) qui convient. Phrase correcte. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : À l’issue du plantureux repas, tous les convives se mirent à bâiller. Le verbe « bayer » ne se rencontre plus que dans « bayer aux corneilles ». C’est « bâiller » qui convient ici. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Saviez-vous qu’en bâillant vous améliorez votre respiration ? Dans le verbe « bâiller », l’accent circonflexe se pose sur le « a », pas sur le « i ». Faux. Il faut écrire : Avec ce système, la fenêtre reste entrebâillée en toute sécurité. Il s’agit ici d’un mot de la famille de « bâiller » : c’est « entrebâillée » qu’il convenait d’écrire. Faux. Il faut écrire : Somnolence, bâillements… C’est le moment de faire une pause. Tous les mots de la famille de « bâiller » prennent un accent circonflexe sur le « a », c’est le cas de « bâillements ». Auteurs Projet Voltaire Auteurs Projet Voltaire : Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes Marie-France Claerebout, correctrice d’édition et formatrice Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire